La vie est surprenante.  
                      Je suis arrivé par avion, et je n'ai rencontré personne parce qu'il y a eu des difficultés de
                      communication. Et ici, là j'ai rencontré tout le monde, des êtres humains, là avec moi.  
                       
                      Donc notre vie est vraiment surprenante, c'est une pure surprise. Le thème de cette réunion – et
                      j'aimerais qu'elle soit un dialogue – concerne les universaux humains. La question la plus
                      importante tant dans ma façon de voir que tant pour la psychologie et la philosophie, toutes les
                      sciences de l'homme, l'anthropologie par exemple, est : 
                       
                      qu'est-ce que c'est "être un être humain" ? 
                       
                      La philosophie a posé des questions importantes comme la question de l'Être par Heidegger ;
                      et la psychologie a étudié à fond les catégories de caractères et la personnalité. La biologie,
                      les neurosciences sont actuellement dans des recherches très approfondies sur l'organisme vivant
                      et son milieu. La génétique, la biologie, toutes ces recherches sur l'évolution, les
                      neurosciences, par exemple, nous donnent beaucoup d'éclairage sur ce que nous sommes. 
                       
                      Mais la question fondamentale est : qu'est-ce qui nous rend humain ? 
                       
                      C'est la grande absente dans les sciences humaines. Mais le problème est complexe. Il y a eu Ilya
                        Prigogine qui a étudié la complexité et dit qu'aucun problème ne peut être abordé dans sa
                      pure simplicité. Il y a toujours des relations lointaines qui sont incluses pour comprendre
                      l'hologramme de la vie dans laquelle chaque partie contient le tout et le tout contient toutes les
                      parties. 
                       
                      Vous devez savoir que les millions de cellules qui composent votre corps reproduisent chacune
                      l'ensemble, la totalité de votre organisme. Dans la tête, dans la peau, dans les pieds, des
                      millions de cellules reproduisent la totalité de l'organisme des millions de fois. C'est une
                      merveille, c'est un étonnement et, en même temps, un questionnement plus que métaphysique.  
                       
                      Le problème des universaux humains c'est : quelles sont les caractéristiques qui
                      caractérisent l'humain ? Pendant de nombreuses années, je me suis intéressé à l'étude de la
                      personnalité, des facteurs de personnalité, à l'étude du caractère grâce à la psychologie ;
                      aujourd'hui ce n'est pas le caractère des personnes qui m'intéressent, même si ça peut paraître un
                      peu choquant de ne pas s'intéresser à ça : moi, ce qui m'intéresse, c'est le niveau
                      d'humanité de chaque personne. 
                       
                      De cette façon d'aborder les choses naît une nouvelle anthropologie et une nouvelle nosologie
                      psychiatrique. Une personne qui a un beau caractère, avec un haut niveau d'éducation peut être un
                      parfait psychopathe. Le caractère n‘a pas beaucoup de valeur, ce qui a vraiment une valeur, ce qui
                      est intéressant c'est le niveau d'humanité. Je ne m'intéresse pas à savoir si une personne est
                      homosexuelle, hétérosexuelle, introverti ou extraverti, ça ne m'intéresse pas. Les
                      caractéristiques fondamentales de la personne, c'est vraiment, de mon point de vue, le niveau
                      humain. Mais je vais essayer de suivre mon fil directeur, sinon je m'enthousiasme et puis... 
                       
                      En ce qui concerne les caractéristiques d'une personne on peut les voir comme des choses
                      extraordinaires, je pense notamment à Oppenheimer. C'était un génie de la physique.
                      C'était un homme d'une sensibilité extraordinaire qui chantait dans son jardin en compagnie de sa
                      femme, il récitait des vers de Dante, il connaissait Shakespeare, il connaissait
                      les tragédies grecques. En tant que personne, il était extraordinairement sympathique. Néanmoins,
                      il a construit la bombe atomique pour tuer plus de 200 000 personnes en une seconde.  
                       
                      Une personne cultivée ou inculte, ça ne m'intéresse pas, ce qui m'intéresse c'est son niveau
                      d'humanité. Un paysan analphabète peut avoir un niveau humain bien plus intéressant qu'un
                      professeur d'université qui lui est incapable de s'entendre ni avec sa femme ni avec ses enfants,
                      ni avec ses élèves. Notre culture célèbre des images superficielles : par exemple un homme de
                      45 ans qui est très riche par son habileté à manipuler des questions économiques mais qui a un
                      ulcère à l'estomac, que ses enfants haïssent et dont la femme a pour amant le jardinier.  
                       
                      Donc les triomphes économiques, les triomphes politiques, les triomphes académiques sont des purs
                      fantasmes. Maintenant que je suis vieux, que j'ai fait un long parcours, on m'a nommé docteur
                      honoris causa et ainsi de suite ; mais le seul triomphe qui m'intéresse, dont je suis fier,
                      c'est l'Amour ; la façon dont je peux me relier, me connecter avec mes enfants, avec ma
                      femme, avec mes amis, avec des personnes, ça ce sont mes vrais triomphes, le reste, c'est vain. 
                       
                      Il y a une forme de thérapie qui parle de personne "gagnante" ou "perdante", quelqu'un qui
                      triomphe ou qui perd ; quelle innocence !... Quand on perd la confiance d'un ami, là,
                      oui, on est un perdant. Quand dans un mariage, les gens finissent par se sentir seuls, dans une
                      grande solitude, tout a un goût de solitude, même la nourriture a un goût de solitude, là ce sont
                      vraiment des perdants. Par contre, l'appel d'une jeune fille au loin simplement pour savoir de
                      quoi elle a l'air, si elle est bien mise, ça c'est un lien important.  
                       
                      Autour de ces recherches sur l'universel humain se sont produits des conflits très graves, des
                      conflits intellectuels très graves. Je parlais avec l'assistant d'un médecin spécialiste des
                      neurosciences qui disait qu'il y a un modèle ascendant de l'être humain et un modèle descendant de
                      l'être humain : on ne peut pas comparer Mère Thérésa de Calcutta avec un psychopathe
                      qui viole un enfant et le tue ; on ne peut pas les mettre dans le même sac de l'humanité. Et
                      il répondait que c'était une forme de racisme parce que tous les psychopathes sont des êtres
                      humains.  
                       
                      Je vais parler des vrais psychopathes qui manquent de lien avec les autres, qui sont capables de
                      tirer une joie d'assassiner les autres, je vais parler de tous ces psychopathes, des psychopathes
                      comme Bush qui est capable de tuer 10 000 américains pour faire la promotion de la
                      démocratie et pour lutter contre le terrorisme ; on se demande, là, qui est le terroriste. Bush
                        est seulement un des centaines de psychopathes qui dirigent le monde parce que diriger le
                      monde nécessite de tuer des gens. Staline a tué 20 millions de russes pour établir le
                      paradis social. Mao Tse Toung a tué 30 millions de chinois pour amener la justice. Hitler
                        a tué 11 millions de personnes d'une façon absolument terrible pour sauver le monde et
                      établir une race pure.  
                       
                      C'est juste un descriptif rapide pour dire que nous sommes dans une civilisation malade, gravement
                      malade. Mais ici en France, la situation est d'une certaine façon merveilleuse, tous ces poètes,
                      tous ces gens, Mallarmé, les autres... c'est une folie, une folie de beauté ! Mais
                      dans le monde, toutes les trois minutes, un enfant meurt de faim. Il y a quelque chose qu'on doit
                      réviser fondamentalement, on ne peut pas continuer à suivre les psychopathes.  
                       
                      Je vais peut être vous dire quelque chose que vous n'allez pas aimer mais je vais le dire :
                      j'ai l'impression que les femmes pourraient diriger le monde d'une bien meilleure façon parce que
                      nous autres, on a montré pendant toute l'histoire, qu'on ne savait pas le faire. Au moins, la
                      femme génère la vie à travers son propre corps, elle est reliée avec le cosmique, avec la nature.
                      A condition que la femme n'imite pas le modèle machiste.  
                      C'était une parenthèse. 
                       
                      Il y a en fait une échelle de liens entre les personnes. 
                       
                      Et je crois que ces hommes qui haïssent la femme et qui la tue sont au niveau inférieur. Je crois
                      que ceux qui construisent des armes pour tuer des milliers de jeunes et qui font la promotion de
                      la guerre, qui entraînent leurs enfants à être dans la guerre, à être des combattants, je crois
                      que ceux-là sont vraiment au niveau inférieur.  
                       
                      On est dans une culture dissociée, une culture qui sépare le corps et l'âme, qui sépare l'esprit
                      de la matière, qui sépare le sacré et le profane de façon complètement irrationnel. Il y a des
                      figures, des images sacrées. Mais la femme qui recherche à manger dans les tas d'ordures pour ses
                      enfants, elle est profane. L'enfant Jésus est sacré mais l'enfant qui meure de faim dans les rues,
                      en Inde, il est profane. Nous devons savoir que les êtres humains, les personnes sont sacrées.
                      Chacun d'entre vous est une créature sacrée. Il y a un manque d'imagination pour ne pas se rendre
                      compte vraiment de ce que c'est être vivant. Voilà, moi je suis là, je peux être une chose ou une
                      autre. 
                       
                      Le plus gros ordinateur qui a pu être créé est tout à fait insignifiant par rapport à un
                      ordinateur cosmique. La vitesse avec laquelle se produisent des processus chimiques qui vont
                      générer la vie est comparable à celle des accélérateurs de particules qu'on peut rencontrer dans
                      différents pays. Il y a différents cycles biologiques qui ont été décrits, nommés par différents
                      chercheurs, différents savants ; dans le cycle de Krebs, cette vitesse est absolument
                      phénoménale, il y a de nombreux processus de cet ordre là, des processus en permanence dans ce qui
                      vit et finalement on reste là en disant : je ne fais rien, je ne sers à rien. 
                       
                      Dans cette échelle de liens, je mets au niveau inférieur tous ceux qui font des choses contre la
                      vie ; je mets dans cette échelle tous les psychopathes, pas seulement ceux qui sont
                      des assassins mais aussi ceux qui sont élus par le peuple et qui le dirigent. Pour les
                      psychopathes, il n'y a pas de remède ; la science ne peut pas réussir à guérir un
                      psychopathe, c'est comme des machines qui ont un défaut.  
                       
                      Ensuite viennent les racistes discriminants, qui discriminent les personnes, qui ont
                      toujours un esprit de discrimination : les femmes, les noirs, les jaunes, les jeunes, ... par
                      exemple qu'est-ce que ça veut dire la discrimination envers les vieux : on envoie les vieux
                      dans des maisons de retraite, dans des maisons de repos ; ils meurent très très vite par
                      manque de contenant affectif, ce contenant affectif dont a parlé Bion qui est un grand
                      personnage de la psychologie anglaise. Nous avons tous besoin de contenant affectif sinon nous
                      commençons à mourir et ça c'est prouvé par la science.  
                       
                      Donc, après les psychopathes, après les racistes discriminants viennent les individualistes :
                      "je suis moi tu es toi, je ne suis pas là pour satisfaire tes attentes. J'ai mes problèmes, tu as
                      tes problèmes et ce sont des choses différentes" : je me souviens de cette prière obscène de
                      Fritz Perls. 
                       
                      Après apparaît la conscience humaniste, parce que, comme le dit Pichon-Rivière,
                      l'être est essentiellement relationnel. Et puis est apparu Martin Buber qui a attiré
                      l'attention sur le "nous", nous autres, c'est à dire vous, moi, nous ensemble.  
                       
                      Et puis un peu plus haut dans cette échelle arrive Piaget avec son livre
                      merveilleux : "Psychologie et épistémologie de l'identité". Piaget nous dit
                      que notre identité ne se manifeste qu'en présence de l'autre, ce qui veut dire qu'il y a une
                      fécondation de cerveaux. Nous ne sommes pas seuls, nous croyons être seuls mais nous ne sommes pas
                      seuls. Quand on fait des mesures du tonus musculaires d'une personne, on s'aperçoit que ce tonus
                      musculaire, cette tension est modifiée juste par la présence de quelqu'un d'autre. Il y a des
                      personnes qui nous relaxent et d'autres qui nous mettent des tensions. C'est ce qu'on appelle le
                      dialogue psychotonique de Fast : quelle tension produit une autre personne simplement
                      par son approche. Il y a des personnes toxiques et des personnes nutritives, des personnes dont le
                      vivre ensemble, le fait de vivre avec se transforme en enfer ; par exemple le mari alcoolique
                      qui rentre à la maison le soir.  
                       
                      Les personnes s'installent dans nos organes, c'est une idée de Lopez Ibor. Il y a des
                      personnes qui s'installent dans notre cerveau, dans notre tête, on ne peut pas s'empêcher de
                      penser à elles et d'autres qui s'installent dans notre cœur et on ne peut pas dormir parce que
                      voilà, elles sont tout le temps présentes ; la personne qui s'installe dans nos organes,
                      c'est une conception de Dunbar, le grand initiateur de la psychosomatique en même temps
                      que Franz Alexander. Vous devez vous échapper des personnes toxiques pour survivre. Et la
                      séparation qui apparaît toujours comme une tragédie devrait être célébrée avec une fête :
                      "voilà, je vais te donner l'argent pour partir, pour aller loin, ça va m'aider".  
                       
                      Au lieu de ça, cherchez des personnes nutritives, des gens qui font du bien à vos cellules ;
                      ça ne s'arrête pas aux émotions ou à la pensée, ce sont des gens qui font du bien à vos cellules.
                      Les relations humaines influent sur les relations endothymiques, c'est à dire sur l'organisme donc
                      sur les états d'âme. Les états d'âme sont absolument extrêmement importants, ils ont à voir avec
                      le désir de vivre, ou le désir de mourir, la dépression. 
                       
                      Et une relation nutritive et nourrissante, permet d'améliorer son état de santé en général ;
                      le système immunitaire s'améliore. Par exemple le taux d'immunoglobines augmente quand s'établit
                      une relation affective. Nous ne sommes pas seuls. Avant, la médecine nous disait qu'un baiser,
                      c'était l'union de deux muqueuses avec un échange discret de microbes, et maintenant avec le
                      scanner on peut voir que quand tu reçois un baiser, tu le reçois avec le corps tout entier. Tout
                      change avec ce rite amoureux qu'est un baiser, tout change : la pression artérielle, le
                      péristaltisme intestinal, tout change. 
                       
                      Pour continuer sur cette échelle après Piaget, après Martin Buber, vient le niveau
                      de l'empathie, l'empathie telle que l'a décrite Lips, l'empathie c'est à dire la
                      capacité de se mettre à la place de l'autre. Pouvoir se mettre à la place de l'autre c'est une
                      capacité supérieure à celle du psychopathe par exemple ; à un niveau encore plus grand, vient
                      l'amitié et la solidarité humaine. C'est important de bien comprendre cette notion d'échelle.  
                       
                      Vient après l'état décrit par Emmanuel Lévinas, c'est à dire cette capacité à ce que la
                      partie sacrée de l'un s'unisse à la partie sacrée de l'autre, vient cette épiphanie, c'est
                      un succès total, c'est vraiment le summum.  
                       
                      Finalement, et exceptionnellement existe l'amour mais le grand amour, le pacte infini et,
                      là, l'amitié et la solidarité sont à leur plus haut niveau.  
                       
                      Sur cette échelle, dans cette diversité, on peut être en ascension ou en descente, c'est ce que
                      les biologistes actuellement nous disent. Et en Biodanza, qui est un système d'intégration
                      humaine, d'intégration affective, de rénovation organique et de réapprentissage des fonctions
                      originaires de la vie, qui sont les instincts.  
                       
                      La Biodanza travaille ainsi avec la danse, la musique et la rencontre humaine. Maintenant
                      apparaissent dans les neurosciences des confirmations des concepts de Biodanza que je développe
                      depuis de très nombreuses années, en particulier un concept qui est celui de milieu enrichi. Le
                      milieu enrichi c'est un champ d'énergie dans lequel nous sommes bombardés à très très haut niveau
                      soit de choses nourrissantes, soit de choses qui désintègrent. C'est ton anniversaire, tu reçois
                      une embrassade et puis à la nouvelle année tu reçois une embrassade ; en dehors de ça, en
                      Biodanza, 2h40 d'embrassades : ça c'est un milieu enrichi !... et en plus qui va avec la
                      musique et qui est vraiment dans l'influence du principe biocentrique : la vie au centre. 
                       
                      Je ne voudrais pas m'éterniser mais la Biodanza travaille avec les universaux humains qui
                      sont cinq sous l'influence du milieu enrichi.  
                       
                      Le premier universel humain est l'énergie de santé, l'énergie qui permet d'être
                      disponible pour agir. Les gens aiment sentir cette vitalité, la grâce de vraiment sentir son corps
                      en connexion avec l'univers. 
                       
                      Le deuxième universel humain est la nécessité de plaisir et de bonheur, le plaisir
                      de recevoir la pluie, de manger une pomme, le plaisir sexuel, le plaisir de monter à cheval, de
                      nager. Les gens aiment ressentir le plaisir et il peut parfois se passer des mois, voire des
                      années sans ressentir de plaisir.  
                       
                      Le troisième universel humain, c'est la créativité, c'est pouvoir innover dans sa
                      propre vie et faire des changements : quand ta vie va mal, quand ton mari est insupportable,
                      innove !... On peut faire aussi le pendant : c'est à dire quand la femme est
                      insupportable... 
                       
                      Le quatrième universel humain, et il est vraiment au maximum dans la Biodanza, c'est avoir
                      une bonne disposition affective envers les personnes : ne pas être sur la défensive.
                      Les gens ont peur de l'amour ; et considèrent l'amour comme ça : je voudrais 250g, 500g
                      d'amour ; mais il y a des tonnes d'amour : on a besoin de tonnes d'amour !... et la
                      seule façon d'obtenir l'amour c'est de vivre dans une atmosphère affective. Si vous rencontrez
                      grâce à la Biodanza les chemins de l'amour, ça va changer toute votre vie, toute votre santé.
                      L'amour pour les enfants, l'amour pour la femme de ménage, l'amour pour les compagnons, pour les
                      compagnons de travail. On ne se rend pas compte que nous sommes discriminants. Par exemple
                      l'employé de maison qui prépare tout, qui prépare les repas pour tout le monde, on l'envoie manger
                      à la cuisine : on ne se rend pas compte, c'est de la bestialité ! A ma table, tout le
                      monde mange : l'employé de maison avec le ministre, avec l'évêque, et tout le monde est
                      content. Certains se scandalisent et disent : Rolando ne sait pas distinguer, ne sait pas
                      faire la différence ... 
                       
                      Le cinquième universel humain, c'est le lien avec la nature et il a des
                      conséquences écologiques, dans lequel tu es un organe du cosmos et tu n'es pas face au cosmos avec
                      arrogance, par exemple en tronçonnant tous les arbres de la forêt. Tu es lié au cosmos parce que
                      tu fais partie du cosmos, c'est quelque chose dont les personnes se rendent compte quand elles ont
                      des expansions de conscience ; dans la conscience ordinaire, on ne se rend compte de rien. Un
                      économiste arrive à la campagne dans une forêt, il compte les pins et dit : "on va pouvoir en
                      tirer 50 000 dollars". Il ne sait rien de rien, il ne ressent pas, il n'entend pas le chant
                      des oiseaux, il ne sent pas l'odeur, il ne voit rien. Au Chili, on est en train de faire une
                      alliance biocentrique, on est en train de s'allier avec les défenseurs des droits de l'homme et
                      les écologistes ; on va pouvoir ainsi faire un front de lutte contre la maladie mentale de
                      notre civilisation.  
                       
                      Je vous invite à rêver à un monde où il y ait de l'union de la paix, où les enfants ne meurent pas
                      de façon stupide, je vous invite à faire de la Biodanza.  | 
                   
                  
                    Question : 
                      Q : Au début de l'exposé, il a été fait mention de l'importance que vous portez au
                      niveau humain, peut-on définir avec précision ce terme de niveau humain ? 
                      R : Il y a des niveaux dans l'intensité du lien en passant par les étapes qu'a
                      décrites Rolando : ligne ascendante, Martin Buber, Piaget, la fécondation des cerveaux,
                      l'empathie et puis l'épiphanie de la rencontre. Le lien entre les cerveaux, c'est un des sujets de
                      la neuroscience qui parle de neurones-miroirs, c'est à dire, quand tu dis quelque chose, et
                      l'autre dit quelque chose, il se produit une arborisation dans les neurones ; donc chez moi
                      qui écoute, va se produire la même arborisation, la même chose dans mon cerveau. Pour revenir à
                      cette notion de niveau humain, il y aussi une ligne descendante qui passe par le racisme, la
                      discrimination, les psychopathes, et on pourrait même mettre au plus bas, celui qui envoie ses
                      enfants mourir à la guerre.  | 
                   
                
               
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